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Le blog du Réseau Bazar BHV

L’eau coule sous le pont de SAINTES 5 par Jean-Pierre Franssens

30 Août 2019 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #France 4 Sud-Ouest

L’eau coule sous le pont de SAINTES 5 par Jean-Pierre Franssens

Le pont traversé, nous voici sur les extensions de la ville à l’est, ou nous allons découvrir au rythme de la grande avenue, face au cours National, et nommée Gambetta.

Sur cette partie à l’est, se trouve, le musée, le grand parc, la prison, l’abbaye aux Dames, le Haras national et la gare.

Notre priorité sera l’abbaye, mais rien ne nous empêchera de regarder autour et préciser quelques historiettes.

Commençons dans la bonne humeur par le parc, car là, debout, statufié sur cette allée publique, un personnage considéré comme faisant partie du patrimoine local, nommé Goulebenéze avec un accent aigu car il n’y a rien de grave, en lui.

Il est né en 1877, fils d’Eugène et Néhomaîe Poitevin, à Burie tout près.

Il fait ses études à Saintes et entre-autre, il part à la conquête de toutes les scènes charentaises. Il est chanteur à voix profonde avec des intonations comiques. Il remporte un vif succès.

Il brosse le saintongeais, l’écrit et son pseudo vient du fait local : « avoir la figure réjouie de l’épicurien », soit, la « Goule bien aise » Monsieur Evariste Poitevin dit « Goulebenéze » est mort en 1952, honoré par la ville et statufié en parc et a la villa Musso vue précédemment en partie 4.

PH 95 PH 96

« Noute patois o faut pas avouère j’honte de l’causer pac’qui vint d’loin et o l’est c’qui zi doune sa nobiesse.

Dans la goule de noute Grand Maître à teurtous, Goulebenéze ! Y l’a fait la glouère et la r’noummée de noute Sainthonjhe. »

Après cette amusette, passons le seuil de l’abbaye aux Dames toute proche.

Saint Pallais, l’un des évêques du diocèse de Saintes à ses origines-au VIème siècle- et est celui qui aurait découvert la sépulture de Saint Eutrope (cité en partie 4 précédemment). Son nom fut donné a un faubourg qui accueillera l’abbaye aux Dames.

L’église Saint Pallais jouxte ces bâtiments et l’abbatiale Notre Dame présente un mélange de roman et de gothique. Elle est l’héritière du sanctuaire funéraire de saint Pallais enterré dans la nécropole antique (VIème) au bord de la voie romaine menant au pont.

La place St Pallais servait encore de cimetière au XVIIIème siècle.

La nef se l’église a reçu deux voûtes d’ogives alors que ses piliers du XIIème siècle étaient destinés à recevoir une voûte en berceau romane. Le chœur gothique à chevet plat est du XIIIème siècle.

L’eau coule sous le pont de SAINTES 5 par Jean-Pierre Franssens
L’eau coule sous le pont de SAINTES 5 par Jean-Pierre Franssens

 

 

Nous sommes en 1047 et Geoffroy Martel, fils du comte d’Anjou Foulque Néra qui gérait la Saintonge et Agnès de Bourgogne son épouse, vont s’investir depuis 1030 en la restauration d’édifices et fondations, dont l’abbaye aux Dames. Elle sera consacrée solennellement le 2 novembre 1047.

Les droits et possessions ont été confirmés par une bulle du pape Léon IX en 1049.

Ce fut la plus grande communauté de femmes dans la France du Sud-ouest en cet espace soumis a la règle bénédictine. Elle conservera son indépendance de tout temps.

C’est la révolution qui mit un terme à plus de 7 siècles d’histoire monastique.

Nous trouverons quelques étapes lors de notre visite, a commencer par l’abbatiale Notre-Dame.

L’eau coule sous le pont de SAINTES 5 par Jean-Pierre FranssensL’eau coule sous le pont de SAINTES 5 par Jean-Pierre Franssens
L’eau coule sous le pont de SAINTES 5 par Jean-Pierre FranssensL’eau coule sous le pont de SAINTES 5 par Jean-Pierre Franssens

1- Main divine cernée d’un disque bénissant le fidèle et adorée par les anges.

2- Agneau portant la croix encadré par les quatre symboles des évangélistes.

3- Le massacre des innocents.

4- Les vieillards de l’Apocalypse tenant des coupes et instruments de musique.

 

 

L’abbatiale consacrée en 1047 était une église en forme de croix latine, dotée d’une nef, d’un transept muni d’absidioles et d’un chevet plus court terminé par une abside en hémicycle. Des transformations ont eu lieu au XIIème.

Une nouvelle façade ajoutée en avant de l’ancienne, au début du XIIe.

La nef et le transept conservent pour l’essentiel leurs élévations d’origine, par contre la longueur est passée à 25 mètres et la largeur à plus de 15 m. Les calottes des deux coupoles couvrant la nef ont disparu au XVIIème et furent remplacées par deux plafonds en bois.

A la fin du XIXème : transformation du chevet

L’eau coule sous le pont de SAINTES 5 par Jean-Pierre Franssens

 

 

 

 

 

Dans l’abbatiale romane l’art contemporain se manifeste à travers un ensemble de 13 tapisseries sur le thème de la création du monde...appelées ; « La Tapisserie de la Genèse ». Celle-ci est l’œuvre de l’artiste Jean-François FAVRE et, pour la réalisation, celle de la communauté Chrétienne de l’Abbaye aux Dames.

Une rencontre harmonieuse et vibrante entre la musique et les arts plastiques et un souhait du directeur du festival de musique ancienne...du textile sur les murs. Ce choix date de 1982 préparé et choisi par le prêtre Michel Fournier.

L’achèvement et la mise en situation s’est faite en 1996.

Ces tapisseries sont en laine sur canevas de lin.

18 000 heures de travail pendant 14 années à plus de 700 personnes en relais et en collectif. 12 tapisseries de 3m sur 1,60 m et 1 de 6 m sur 3,60 m.

Travail suivi par Madame Favre, le père de François, Georges Favre a créé 14 pièces pour orgue en 1987 et une œuvre du compositeur Y, claqué pour l’inauguration de juin 1991.

 

 

 

 

Je me suis permis de prendre en photos quatre des 13 tapisseries afin, par cette sélection vous présenter une humble partie de ce travail gigantesque et qui vaut d’être évoqué pour l’esprit, la beauté, la patience et le don aux visiteurs de l’abbatiale. Famille FAVRE ...Merci.

Revenons maintenant sur cette cour de l’abbaye où nous découvrons l’aile monastique qui a connu tout au long des siècles des occupations et des incidents divers. En voici quelques époques….relatées succinctement ….

Capétiens et Plantagenets se battent pour la ville au XIIIème, au XIVème des destructions au sein de l’abbaye par des anglo-saxons. La restauration est terminée au XVème à la faveur d’une reprise économique du Moyen Age.

Au XVIème siècle, une Françoise de la Rochefoucault va protéger l’abbaye de la guerre civile.

Au XVIIème, les bâtiments monastiques furent touchés par deux incendies.

A ce moment là se tenait une école tenue par des femmes de grandes familles et fréquentée par des jeunes filles de la noblesse, dont une entre autre, nommée Françoise Athénaîs de Mortemart de Rochechouart devenue Marquise de Montespan.

De 1597 à 1663 une nommée Françoise de Foix dirigeait la communauté des Moniales selon la règle bénédictine ; 66 années de rigueur, dévouement et habit noir.

Mais nous l’avons vu ci-dessus, la révolution va bouleverser 7 siècles, l’église devient communale, la communauté dispersée et le lieu devient une prison pour prêtres réfractaires, puis 1808, Napoléon en fit une caserne et plusieurs régiments, infanterie ou cavalerie jusqu’au XXème siècle vont y séjourner.

De ce fait,  tous les locaux marqués "cloître"vont être détruits afin de libérer l’espace central pour entraînements hommes et chevaux.

L’eau coule sous le pont de SAINTES 5 par Jean-Pierre Franssens
L’eau coule sous le pont de SAINTES 5 par Jean-Pierre FranssensL’eau coule sous le pont de SAINTES 5 par Jean-Pierre Franssens

L’église, classée aux monuments historiques en 1840 en 1 ère liste, donc entretenue, a été rendue au culte en 1939.

1944, bombardement et nouvelle restauration qui va servir d’asile aux familles bombardées et enfin 1972, des bénévoles lancent l’entretien des locaux et créent le festival de juillet, de musique ancienne et qui aujourd’hui s’est ouvert sous le slogan « Cinq siècles de musique contemporaine ».

1988 Inauguration nouvelle pour la réhabilitation des bâtiments monastiques en présence du Président François Mitterrand.

Entrons, si vous le voulez bien…. par la porte maniériste du XVIIème siècle …..

 

 

 

 

 

 

 

 

L’eau coule sous le pont de SAINTES 5 par Jean-Pierre FranssensL’eau coule sous le pont de SAINTES 5 par Jean-Pierre Franssens

Et voilà qu’ils m’éteignent la lumière…alors quelques vues en nocturne, merci pour votre visite et les lumières reviendront certainement …. Bientôt

 

N'oublions pas le guide ! un commentaire lui sera agréable!...

Nous retrouverons jean-Pierre la semaine prochaine pour la fin de ce super feuilleton! Si vous passez en Charentes, Vous ne visiterez pas Saintes par hasard!

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L’eau coule sous le pont de SAINTES 4 par Jean-Pierre Franssens

23 Août 2019 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #France 4 Sud-Ouest

Nous retrouvons l'épisode 4 sur Saintes raconté par Jean-Pierre, toujours aussi bien documenté!

Bravo JP.

L’eau coule sous le pont de SAINTES 4 par Jean-Pierre Franssens

Lors de notre promenade précédente « partie 3 », nous nous trouvions, face à l’échevinage sur la voie piétonnière du centre-ville, nommée, Alsace-Lorraine.

Comme prévu nous allons nous diriger vers notre nouveau but, l’Abbaye aux Dames mais, auparavant nous ne pourrons ignorer l’ancien couvent des jacobins, ici, tout proche, derrière l’échevinage. Celui-ci a été construit par les dominicains, arrivés en 1293. Au cours des siècles ces bâtiments comme souvent, connurent des mouvements. Entre autre une ouverture en salle d’asile, ancêtre de l’école maternelle et tenue par des sœurs aidées de femmes de charge.

Le couvent a été vendu à la révolution et début du XXème siècle un riche mécène, négociant en Cognac plus une donation dite Martineau en 2000, ont permis la restauration de ce couvent en bibliothèque municipale « François Mitterrand » et la création d’une médiathèque contemporaine en ses ailes.

Les décors intérieurs, vitraux, peintures murales du fin XIXème ont été classés aux monuments historiques.

La chapelle des jacobins XIIIème siècle. Le prieuré rebâti au XIVème. Cette chapelle a été ruinée en 1570 et a nouveau pendant la révolution.

Subsistent, au sein d’un décor Art Nouveau, la salle capitulaire et le chevet plat de la chapelle, éclairé par cette verrière gothique flamboyante.

 

Entrons au couvent, je veux dire dans l’ancienne cour du couvent, pour découvrir la façade
intérieure de la chapelle. J’ai pu constaté que la bibliothèque avait été déplacée.

Il faut suivre à Saintes car les sites évoluent constamment…entretien ou réhabilitation... attendons pour voir le siècle prochain. ! 

 

 

En son aile, disons nord, voici la médiathèque « François Mitterrand ».

 

Continuons notre progression rue Alsace Lorraine et...tiens ? Une rue Victor Hugo….Et oui en l’an 1843, Victor Hugo était à Saintes et il écrivit une critique sur le déplacement de l’arc de Germanicus du pont sur la Charente, et sa reconstruction sur les berges et ce, grâce à Prosper Mérimée alors inspecteur des monuments historiques.

« Le vieux pont de Saintes a perdu tout son caractère….on démolit en ce moment l’arc de triomphe pour le transporter ailleurs…..opération barbare et dérisoire... », extraits Victor Hugo France et Belgique. Alpes et Pyrénées 1843.

 

Sur cette voie Victor Hugo, juste avant la Maison ,dite du Présidial, sur une petite voie
perpendiculaire, découvrons l’église Sainte Colombe ; fin du Moyen Age, citée en 1340, puis
en travaux au XVIIème siècle. Les carmélites la détiennent au XIXème. Elle sera ensuite
désaffectée au cours du XXème et entrepôt coopérative Saintaise.
Aujourd’hui cette église gothique, latino grégorienne procéderait a un office une fois la semaine
et jours de fêtes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Toujours sur cette voie, en retrait la maison Henri IV appelée aussi à tort Maison du Présidial construite au tout début du XVIIème (par un inconnu). Cette superbe maison n’a jamais abrité cette juridiction mais a été habitée par le président du présidial au XVIIIème siècle.

Il devint en 1967, Musée des Beaux-Arts protégeant ainsi les collections d’Art ancien de la ville.

Aujourd’hui cette demeure est vide car le musée a été déplacé sur un autre site.

La seconde photo avec son arbre en fleurs représente la cour arrière du bâtiment avec a sa droite, en retour-photo suivante- un ancien mur dont un élément en pierre comporte la date de 1605.

Nous parvenons enfin sur le cours National et là juste en face de cette ancienne porte Aiguière, à l’emplacement du couvent des cordeliers, le palais de justice. Celui-ci a été construit de 1859 à 1864.

En L’an 1790, année des départements français, Saintes devint préfecture de la Charente inférieure et donc, la cour d’assises devait se tenir en son centre. Mais….

Début du XIXème, monsieur le Maire de La Rochelle intervint, jusqu’à déranger Napoléon en Belgique à cet instant, sur la demande de transfert de la préfecture en sa ville.

Et, voilà comment Saintes devint sous-préfecture mais tout de même en conservant le siège de la cour d’assise.

Profitons du lieu pour découvrir le théâtre sur le trottoir d’en face.

 

 

 

 

 

 

 

 

Le théâtre municipal, sur le cours impérial a été construit en 1852 par l’architecte A.Bourla. Des troupes originaires de la région l’ont animé ainsi que des artistes « parisiens » tels Brasseur, Coquelin cadet...et même en conférence Alexandre Dumas père ainsi que le poète Déroulède.

Baptisé Gallia, ce théâtre a connu diverses conditions. Il y avait à cette époque 7 salles, soit spectacle, soit cinéma -Dont l’Olympia Palace, puis Olympia 2000- et la vie artistique à Saintes ne pourrait que faire l’objet d’un seul écrit tellement il est copieux. Restons donc sur Gallia qui en 1998 a subi des aménagements, une salle de 510 places et une de 96 et un écran de 12m réservé aux Arts et Essais, en activités à ce jour.

 

Sur le même trottoir que le palais de justice, la « Villa Musso ». Construite, moitié XIXème par le Docteur Musso de la bourgeoisie Saintaise. Agrandie par Anatole Huet, négociant en cognac elle est notifiée comme style rococo. En 1894, lui est adjoint une orangeraie et après diverses actions est devenue « Office de Tourisme » jusqu’en 2018.

Aujourd’hui comme bien des pierres revenues à la commune, on ne sait si la transformation ira vers, encore un musée ou habitations…. ?

L’eau coule sous le pont de SAINTES 4 par Jean-Pierre FranssensL’eau coule sous le pont de SAINTES 4 par Jean-Pierre Franssens

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PALISSY approche et là, au nord un appel retentit. Et alors ?….moi Saint Vivien, on m’oublie … ?

Lors du premier exposé je vous ai emmené tout au long de l’aqueduc auprès de

Saint Saloine ou s’étaient édifiés le Thermes romains nommés St Pierre et St Vivien, évêque de Saintes.

En ce faubourg Saint Vivien une nouvelle église a été édifiée sur les ruines d’une précédente, dévastée par les protestants, totalement détruite et rasée au XVIIIème.

L’église actuelle (Photos ci-dessous) a été édifiée entre 1840  et 1845.

L’eau coule sous le pont de SAINTES 4 par Jean-Pierre FranssensL’eau coule sous le pont de SAINTES 4 par Jean-Pierre Franssens
L’eau coule sous le pont de SAINTES 4 par Jean-Pierre FranssensL’eau coule sous le pont de SAINTES 4 par Jean-Pierre FranssensL’eau coule sous le pont de SAINTES 4 par Jean-Pierre Franssens

Le chœur et la nef en référence strictement gréco-romaine. Les vitraux ont été réalisés 40 ans après la fin de la construction et, avec l’apport de l’autel de la Vierge, son tabernacle plus la chaire à prêcher du XVIIIème siècle, créant ainsi un superbe lieu du culte.

Un p’tit coup d’œil aux Galeries successives de Saintes ; la Maison universelle édifiée en 1904, premier grand magasin Saintais.

L’eau coule sous le pont de SAINTES 4 par Jean-Pierre FranssensL’eau coule sous le pont de SAINTES 4 par Jean-Pierre Franssens

Nous traversons enfin le pont de la Charente et….. Bonjour Monsieur Palissy.

La statue est due au sculpteur Ferdinand Taluet, élève de David d’Angers. Elle fut inaugurée le 2 août 1868.

La statue est due au sculpteur Ferdinand Taluet, élève de David d’Angers. Elle fut inaugurée le 2 août 1868.

PALISSY Bernard, la céramique en Saintonge.

Originaire de l’agenais, Bernard vécut à Saintes de 1540 à 1565. Ce Maître verrier était un touche-à- tout génial. C’est donc à Saintes qu’il mit au point sa fameuse technique de céramique en recherchant le secret des émaux.

La Chapelle aux Pots est un petit village jouxtant Saintes qui est dépositaire d’une longue tradition de poterie et qui a du profiter à notre Maître Palissy.

Celui-ci fut un savant, chimiste et géologue reconnu comme un des précurseurs de la paléontologie par ses études et observations sur les fossiles. Il a légué plusieurs traités dont : « Le discours de l’art de la terre, de son utilité, des émaux et du feu » ainsi que « Le discours de la nature des eaux et des fontaines ». (Ci-dessous un plat avec reptiles attribué à Bernard P.)

Outre son talent qui le mena jusqu’à Paris, au service et sous la protection de Catherine de Médicis, notre Bernard s’était engagé politiquement en faveur des idées de la Réforme ; ce qui lui valut, malgré ses protections d’être embastillé en 1589 où il mourut l’année suivante.

A Saintes vers 1530 il avait été le chef de file actif de la communauté protestante.

La vie de Bernard Palissy est passionnante de par ses techniques, ses œuvres, ses connaissances et appuis et il mériterait bien plus de présentation. Mais, fasse, chers lecteurs et lectrices que cette (peut-être) découverte vous ouvre « l’appétit » et que les moyens actuels vous permettent de prolonger sa découverte.

Je stoppe donc cette quatrième promenade à Saintes pour prendre de l’élan sur l’autre rive. Le but, rappelez-vous, l’Abbaye aux Dames avec tout autour des connaissances, des historiettes, des histoires et croyez-moi, Saintes en possèdent...alors ?….A bientôt ? « si vous le voulez bien... »

Jean-Pierre

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L’eau coule sous le pont de SAINTES 3 par Jean-Pierre Franssens

15 Août 2019 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #France 4 Sud-Ouest

L’eau coule sous le pont de SAINTES 3 par Jean-Pierre Franssens

Nous quittons  le secteur de Saint Eutrope par la porte Miegeville et ce pour rejoindre le centre de la ville. Rappelons-nous, que ce centre de 18 hectares a été ceinturé de remparts.

Il y a plusieurs lunes, il nous aurait fallu emprunter la porte nommée « Evêque » pour emprunter la voie, nommée ce jour, Saint Maur qui nous conduisait sur les quais de la Charente, place Blair. (Du nom d’un intendant du XVIIIème.)

 Au 17  Rue Saint Maur, que nous découvrons sur les photos, se tenait le siège de la Juridiction Consulaire depuis 1763.

L’eau coule sous le pont de SAINTES 3 par Jean-Pierre FranssensL’eau coule sous le pont de SAINTES 3 par Jean-Pierre FranssensL’eau coule sous le pont de SAINTES 3 par Jean-Pierre Franssens

Ci-contre : l’Hôtel construit par François Mossion de la Gontrie en 1731 côté quai de la Charente.

Ce corps consulaire tenait audience  à l' échevinage, que nous découvrirons très vite, jusqu’au second Empire. Ce sont eux qui en 1775 ont fait édifier le portail et la façade aux 6 pilastres ioniques.

A noter que c’est en cette rue que de nombreux membres de la cour audience, conseillers, substituts, greffiers, lieutenants avaient élus domiciles au XVIIème siècle.

Place Blair, 1791, un 1er juillet, la société des amis de la constitution œuvra à l’édification d’une pyramide nationale.

Celle-ci fut édifiée avec des frises, des chapiteaux tambours et colonnes d’ordre dorique, vestiges Gallo-romains. Une bouteille contenant la déclaration des Droits de l’homme fut enfouie en fondation.

Inauguration le 14 juillet 1791.

Sur la photo nous pouvons distinguer la flèche de Saint Eutrope.

L’hôtel Monconseil- du nom de Monsieur le Marquis Etienne Guinot de...- de l’aristocratie de Saintonge, fit bâtir en 1738 un somptueux hôtel, (photo6) sur les bords de la Charente.

En vue depuis la démolition des remparts.

Avant d’être un musée en 1992, nommé Dupuy-Mestreau, en collection d’Art régional,

Cet Hôtel abrita en 1810, le siège de la préfecture de la Charente Inférieure (future Maritime)

Suivons les quais rive gauche  et nous atteignons les abords de la cathédrale Saint Pierre, trônant en ce centre-ville que nous allons parcourir.

Un nommé Pallais, premier évêque avait impulsé une première église au VI ème siècle. Au XIème un incendie va ravager et ruiner cet ouvrage. Reconstruite courant XIIème au terme de la guerre de cent ans, par des évêques de la famille Rochechouart.

Le clocher -Porche date de cette époque mais sa flèche prévue à 100 mètres n’a jamais été possible et ce, dû aux guerres de religion.  Approchons…

Nous longeons le marché couvert récent et arrivons sur la place Saint Pierre sur les arrières et les flancs de l’église.

 

Cette place est aujourd’hui un parking et deux fois la semaine un marché jouxtant le bâtiment récent construit entre la cathédrale et la Charente (dommage !)

Auparavant comme vu sur la photo 11 il y avait arbres et maisons.

Et…..comme par hazard….la maison visible au premier plan était celle d’un nommé Joseph Guillotin, Docteur, né le 28 mai 1738 à Saintes. Il était professeur d’anatomie et député de Paris aux Etats Généraux.

Concernant la machine qui porte son nom, son projet de Loi était très clair ;

Joseph Ignace Guillotin, Musée Carnavalet

« Dans tous les cas où la loi prononcera la peine de mort, le supplice sera le même...le criminel sera décapité...par l’effet d’une simple mécanique ».

La machine va se nommer au départ Louison, mais, malgré ses vives protestations son nom lui sera attribué.

Docteur Guillotin s’est éteint à Paris en 1814 et sa maison fut démolie en 1962. 

Pour la petite histoire (triste), la dernière femme guillotinée suite à un meurtre sur enfant, en France le fut à Saintes en 1943.

La Cathédrale Saint Pierre,  entrons en ce lieu….

 

Aujourd’hui sur un bâtiment gallo-romain s’élève une cathédrale gothique flamboyante de 100 mètres de long dont le chevet repose sur des pieux de chêne.

Elle porte le titre de basilique mineure ce qui en fait la seconde basilique Saint Pierre du monde, après celle de Rome.

Comme cité précédemment la flèche de 100 m projetée a été remplacée par un dôme métallique à environ 65 mètres de haut.

Le portail, restauré au printemps 2002, est un ensemble de sculpture flamboyante. Les quatre voussures sont ornées de quarante-quatre statues qui représentent huit anges musiciens à l’intérieur, des saints et des prophètes de l’Ancien Testament sur la voussure extérieure.

Les quatorze niches vides le sont depuis les destructions des  guerres de religion du XVIème Siècle,

 

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Le chœur date du XVIIème et il est aussi grand que la nef. Le maître-autel est recouvert de marqueterie de marbres polychromes.

Le Cymborium porté par quatre colonnes de marbre a été amené de l’Abbaye aux Dames -dont nous parlerons prochainement-  et offert par Napoléon.

Le déambulatoire permettra la découverte de la chapelle du XVIème, Notre Dame des victoires, puis 3 chapelles de style gothique renaissance, elles aussi du XVIème siècle.

Au retour vers le porche, d’autres chapelles, la chapelle des fonds baptismaux (fermés d’une grille) et en fond un tableau du baptême du christ par une artiste de Saintes du XIXème siècle.

Et pour terminer, les deux bénitiers, coquilles d’huîtres géantes apportées du pacifique par l’Amiral Léopold Pallu de la barrière et offertes a la cathédrale en 1858.

L’eau coule sous le pont de SAINTES 3 par Jean-Pierre Franssens
L’eau coule sous le pont de SAINTES 3 par Jean-Pierre Franssens
L’eau coule sous le pont de SAINTES 3 par Jean-Pierre Franssens
L’eau coule sous le pont de SAINTES 3 par Jean-Pierre Franssens

 

L’eau coule sous le pont de SAINTES 3 par Jean-Pierre FranssensL’eau coule sous le pont de SAINTES 3 par Jean-Pierre Franssens

Les orgues situées au-dessus du portail ouest, furent commandées au XVIIème siècle à Jean Oury de Poitiers. Il est, entre autre, orné de bouquets, d’un ange a la trompette et en haut, du roi David avec sa harpe.

Nous remarquerons, en fin de visite, une grande statue de St Pierre, réplique de la statue à Rome. Cette statue en plâtre peint, est au centre des listes de tous les évêques de Saintes, parmi lesquels on ne compte pas moins de onze saints. Cette liste est close car le siège de l’évêché a été transféré à le Rochelle en 1801.

Le cloître, accolé au mur sud de la cathédrale, est longé par une galerie couverte de style ogival. A noter : un édicule de style Renaissance à l’angle Nord-Est de la galerie.

En levant les yeux vers le toit de la cathédrale nous pouvons voir les arcs-boutants du XVème siècle témoignant de la hauteur qu’atteignait la nef, (non rebâtie), avant sa destruction.            

 

L’eau coule sous le pont de SAINTES 3 par Jean-Pierre FranssensL’eau coule sous le pont de SAINTES 3 par Jean-Pierre Franssens

Face à la sortie du cloître, entre les deux grilles ouvertes, la sous-préfecture bâtie sur la place du synode en 1846.

Tout à côté l’hôtel de ville, inauguré en 1874 suite à la reconstruction après l’incendie en 1871 de l’ancien doyenné au chapitre épiscopal où depuis 1830, siégeait le pouvoir municipal transféré de l’échevinage.

Nous retrouvons la face nord de la sous-préfecture donnant sur une parcelle arborée qui comporte elle aussi une Histoire.

Tout d’abord, suivant les photos, le logement du gouverneur  dominant la ville. Érigé en 1600-1610, il abrita l’administration de l’hôpital St Louis et est aujourd’hui  « disponible » aux projets….à suivre.

Sur ces hauts de Saintes en place des châteaux et citadelles successives dont il ne reste que quelques longueurs de remparts, s’est construit dernièrement l’agrandissement de l’Epahd. 

L’eau coule sous le pont de SAINTES 3 par Jean-Pierre FranssensL’eau coule sous le pont de SAINTES 3 par Jean-Pierre Franssens
L’eau coule sous le pont de SAINTES 3 par Jean-Pierre FranssensL’eau coule sous le pont de SAINTES 3 par Jean-Pierre Franssens

Sur cette hauteur, hors remparts, un nommé Bernard Palissy « chef » du mouvement y fonda en 1544 la première petite église protestante avec quelques fidèles. Saint Barthélémy, temples rasés, persécutions et il a fallu attendre 1898 pour que décision soit prise, sur l’élévation d’un Temple en lieu et place des premières constructions.

Le Temple érigé en 1905-1906 possède une façade qualifiée romano-byzantine avec des motifs rappelant l’Art nouveau et l’Art déco.

Le Temple  sur le cours du nom de Reverseaux* se trouve dans la prolongation du bâtiment de la Banque de France.

*Jacques Guéau de Reverseaux dernier intendant ordonné en 1781 à qui l’on doit l’esquisse de la ville moderne.  Il a été guillotiné à Paris en 1794.

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Nous voici revenus sur le square au fond duquel nous voyons un portail. Il s’agit du portail de l’ancienne chapelle des jésuites attenante au collège créé en 1610 et confié aux jésuites. En 1782 une chapelle bénédictine remplace celle des jésuites. Tout cela détruit dans les années 60 pour création d’un lycée.

Sur les photos jointes vous pourrez voir le fronton aux pilastres ioniques en harmonie avec la chapelle qui lui fait face en façade XVIIIème, aujourd’hui transformée en salle municipale.

Nous allons quitter cette place et rejoindre la rue piétonnière principale, nommée Alsace-Lorraine sur laquelle nous découvrons enfin « l’échevinage » tant de fois cité précédemment.

Sa partie la plus ancienne est du XVème, mais la façade est de 1761. La serrurerie est du XVIIIème. La tour,  le beffroi élevé en 1552, à moitié détruit par un boulet au siège de 1570 et restauré plusieurs fois. Le beffroi symbolisait la puissance municipale face au pouvoir de l’église.

Aujourd’hui, en sa cour pavée nous pouvons nous détendre en consommant sous les parasols et visiter l’un des musées des Beaux-Arts.

Quoi de mieux pour clore cette partie 3. Terminons cet épisode par des photos de cet ensemble et je vous en promets encore de nombreuses anecdotes.

Bientôt nous traverserons la Charente par le pont Palissy.

Mais qui était donc ce Palissy ??? A bientôt… si vous le voulez bien...

L’eau coule sous le pont de SAINTES 3 par Jean-Pierre Franssens
L’eau coule sous le pont de SAINTES 3 par Jean-Pierre FranssensL’eau coule sous le pont de SAINTES 3 par Jean-Pierre Franssens
L’eau coule sous le pont de SAINTES 3 par Jean-Pierre FranssensL’eau coule sous le pont de SAINTES 3 par Jean-Pierre Franssens
L’eau coule sous le pont de SAINTES 3 par Jean-Pierre FranssensL’eau coule sous le pont de SAINTES 3 par Jean-Pierre FranssensL’eau coule sous le pont de SAINTES 3 par Jean-Pierre Franssens

 

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L’eau coule sous le pont de SAINTES 2 par Jean-Pierre Franssens

7 Août 2019 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #France 4 Sud-Ouest

Et voici la suite de ce reportage étonnant sur la ville de Saintes!

L’eau coule sous le pont de SAINTES 2 par Jean-Pierre Franssens

Santonum  : SAINTES

Le développement important de cette cité a bien entendu, attiré des « visiteurs » et à cette époque : an 270, des « barbares se plaisaient » à envahir ce qui se stabilisait….éternel réflexe….Wisigoths aryens, puis Francs, Musulmans jusqu’à Poitiers-Vouneuil sur Vienne, fin 732, les vikings sur la Charente jusqu’à Taillebourg, et les Normands en 845.

Il fut donc décidé de se protéger. Pendant les années 284 à 476 un rempart défensif fut édifié avec comme entrée principale ce fameux pont déjà décrit et la porte, arc de Germanicus.

La cité s’était étendue sur une surface proche de 100 hectares mais elle n’était ceinturée que sur 18 hectares.

En même temps, le Christianisme est arrivé et nous allons découvrir, même hors muraille, les édifications de lieux de culte ainsi que le développement de la rive droite de la Charente.

Notons que c’est au cours de ces événements des IIIe et IVe siècles que le nom de SAINTES apparaît, remplaçant Santonum.

La visite commence par les monuments édifiés au début du deuxième millénaire

La basilique Saint EUTROPE est fondée en 1081 à l’instigation du duc d’Aquitaine et du Comte de Poitiers (sous le nom de Guillaume VIII). Elle est confiée à une vingtaine de moines de l’abbaye de Cluny qui y implantent un prieuré.

Cette basilique est classée en 1998 au titre des monuments historiques et au patrimoine mondial de l’humanité, par l’UNESCO.

 

La longueur actuelle du bâti est de 42 m avec une hauteur de voûte de 10 à 14 m  sous la coupole de la croisée.

En 1803, l’église, considérée comme vétuste par le préfet, Guillemardet, est amputée de sa nef.

La longueur de l’église est de 75 m, c’est le plus grand édifice de la région et sa flèche s’élève à 80 mètres de haut.

Celle-ci construite pour la dévotion aux reliques du Saint par les foules de pèlerins de Compostelle, est considérée comme la crypte romane la plus grande d’Europe.

 

L’eau coule sous le pont de SAINTES 2 par Jean-Pierre FranssensL’eau coule sous le pont de SAINTES 2 par Jean-Pierre Franssens
L’eau coule sous le pont de SAINTES 2 par Jean-Pierre Franssens
L’eau coule sous le pont de SAINTES 2 par Jean-Pierre FranssensL’eau coule sous le pont de SAINTES 2 par Jean-Pierre Franssens
L’eau coule sous le pont de SAINTES 2 par Jean-Pierre Franssens

Au centre, le tombeau avec son inscription « EVTROPIVS » (forme d’écriture type IIIème siècle) (mais est-ce un cénotaphe ? (tombeau vide). A suivre… pages  suivantes…..

A noter, sur les chapiteaux, le thème ornemental végétal d’inspiration gallo-romaine.

Sur 53 motifs aucun n’est semblable à un autre.

 

Au XVème siècle la construction d’une grande chapelle flamboyante dans le prolongement de la nef du chœur roman a fait perdre à celui-ci son abside et son déambulatoire. Le bras nord du transept a été remonté au XVème siècle à partir de ses fondements au niveau de la crypte afin de supporter le superbe clocher, gothique flamboyant, de 80 m, en place du clocher roman, grâce à la générosité de Louis XI.

Cette basilique conserve, le chœur gothique qui date du XVIe et sa façade actuelle, pastiche roman très sobre datant du XIXe. Ses vitraux sont issus des ateliers en la Maison du Verrier, Castel Gesta, « villa castellisée » édifiée par le peintre verrier Louis-Victor Gesta, fin XIXème au faubourg Arnaud Bernard de Toulouse et inscrite aux Monuments Historiques.

 

 

 

 

 

 

 

La légende de la fontaine d’Eustelle. Situé dans l’enceinte des arènes avec un très faible débit ne servant pas à l’entretien des arènes.

La légende dit, que Eustelle disciple de Saint Eutrope, l’aurait enterré non loin de l’amphithéâtre et depuis une fontaine coule et son eau aurait des vertus miraculeuses.

« Si une jeune fille parvenait à former une croix avec des épingles à cheveux lancées dans le bassin, elle se marierait ... dans l’année »

 

 

PH 47

ph 48

PH 49

Voyons si la réalité a rattrapé la légende….

Les textes rapportent que Eutrope 1er évangélisateur du 1er siècle aurait subi le martyre pour avoir converti la fille du gouverneur romain de la ville et d’une mère d’une antique famille de druides, baptisée et nommée Eustelle : Estelle (étoile) en latin.

Condamnée à être lapidée, puis à être décapitée à la hache et enterrée par des fidèles non loin de l’amphithéâtre. Il est dit que ce serait Eustelle qui aurait géré cette affaire et refusé l’apostasie.

De ce fait, elle aussi, condamnée à être décapitée à son tour et, par son père.

Eustelle aurait donc rejoint, nous allons le voir, Saint Eutrope en son caveau.

J’ai retrouvé un mémoire 1845 sur « La découverte d’une sépulture chrétienne dans l’église de St Eutrope à Saintes . (*1)A-J Letronne nous dit, après les découvertes sous des pièces de monnaie or et argent, d’un sarcophage lors de travaux de restauration de l’église souterraine en l’année 1843.

Ce sarcophage porte toujours en la crypte, aujourd’hui le nom "EVTROPIVS" sur le petit côté du couvercle.

La recherche et les conclusions reposent sur des déductions plausibles. Le travail est énorme et je m’en tiendrais donc, après quelques précisions, qu’aux conclusions énoncées.

Ce sont Saint Palladius, évêque et Grégoire de Tours qui, après diverses invasions de ce 1er siècle auraient « récupérés » le caveau caché près d’Estelle et construit une première basilique pour honorer  Saint Eutrope.

Hommage suivi en l’an 1096 lors de la prise en charge des clunisiens.

Ce sarcophage est un monument les plus anciens du christianisme.

Lors des guerres de religion, des fanatiques ont exhumés le corps du Saint et l’ont brûlé….y avait-il le corps d’Estelle ? Estelle a-t-elle réellement existé ?

Pour se soustraire de ces différentes profanations, quelques reliques furent  déposées en 1040 par Geoffroy Martel à la trinité, abbaye de Vendôme. Le chef et divers os ont été déplacés à Bordeaux en 1571 à la cathédrale St André . Le 19 avril 1602  le chef et la relique reviennent à Saintes.

 

Au XIIe siècle cette église apparaît comme étant une importante halte « Jacquaire» sur la « via Turonensis » qui est la voie la plus occidentale conduisant a St Jacques de Compostelle.

Sur le guide des pèlerins il est écrit ; « Sur le chemin de St Jacques, à Saintes, les pèlerins doivent dévotement rendre visite au corps du bienheureux Eutrope, évêque et martyr ».

 

Pour la suite de notre visite, cette fois vers le "centrum de SANTONUM" nous allons emprunter la porte « MIEGEVILLE » « Miejo Vilo » en occitan, porte principale face au centre ville. 3e étape « Entrons en Saintes »

 

(*1) Sur « Persée » ,Mémoires de l’Institut National de France (pages 75 a 101) 

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L’eau coule sous le pont de SAINTES 1 par Jean-Pierre Franssens

31 Juillet 2019 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #France 4 Sud-Ouest

Nous sommes heureux de retrouver Jean-Pierre. Il nous emmène à la découverte de la ville de Saintes en Charente.C'est une recherche remarquable que nous allons suivre pendant quelques semaines.

Dans bien des provinces nous retrouvons nos racines, romaines, gauloises, Judéo-chrétienne, à travers différents monuments antiques ou religieux. Jean-Pierre nous fait voyager dans le temps…  de  -20 avant Jésus-Christ, où la cité fut créée par Agrippa gouverneur sous l'empereur Auguste et devint pour  quelques temps la capitale de l'Aquitaine gallo-romaine avant de devenir au IIIe-IVe siècle une petite ville chrétienne…

Merci à Jean-Pierre de nous faire connaître et apprécier la science et l'immense talent des architectes que Rome envoya en Aquitaine.

Chut !... Place à notre aimable collègue !

CD

L’eau coule sous le pont de SAINTES, Médiolanum-Santonum

Ça coule de source...là et par là, et aussi ici, n’est-ce pas...PALISSY … ? Bernard. 

 L’eau, source de vie, source de conflits, de survie, l’eau indispensable de tout temps et en tout lieu….Sources, vous allez être fortement sollicitées au rythme des lignes suivantes……...

Lorsque les romains au cours de leurs conquêtes en Gaule vinrent s’installer en Aquitania, les occupants « Santons »  pour la plupart originaires de l’est subirent l’invasion et réussirent à s’intégrer et coopérer avec l’envahisseur. Un Empire Gallo-Romain se forma et, en ce qui concerne notre récit, une communauté importante se développa sur les bords de la  « Carentonus»  ou Charente : la « Civitas »-cité nommée  « Médiolanum » (centre du territoire) dans un premier temps, puis, « Médiolanum Santunum » (devenu Saintes) aux alentours du IIIème siècle.

L’eau coule sous le pont de SAINTES 1 par Jean-Pierre FranssensL’eau coule sous le pont de SAINTES 1 par Jean-Pierre Franssens

« Médiolanum »  était devenue capitale d’un immense territoire qui s’étendait des Pyrénées aux  rives de la Loire. Un réseau de voies romaines, reliait cette nouvelle capitale aux autres centres urbains. Nous avons vu et lu précédemment, les accès sur Pons et Jonzac vers les Pyrénées sans oublier la voie Agrippa (du nom du gendre de l’Empereur Auguste), qui partait de « Lugdunum » : Lyon, pour rejoindre notre « civitas Médiolanum »  en Gaule « Aquitania », l’une des 4 grandes régions conquise par César avec, la lyonnaise et la Belgique. (La Narbonnaise était conquise depuis le 1er siècle avant J.C)

L’eau coule sous le pont de SAINTES 1 par Jean-Pierre Franssens

L’eau, jusqu’à l’arrivée de romains provenait de la rive gauche du fleuve et alimentait des puits et des fontaines de la communauté « Santonnaise »..  Celle-ci provenait de la seule source située en amont du village au lieu-dit Lucérat. Cette source ne permettait plus l’alimentation de cette nouvelle population car son altitude à  4,72 m et son débit, ne pouvait œuvrer par gravité. Surtout que vous allez le voir, nos romains étaient des  grands consommateurs d’eau pour les bains et thermes.

L’eau coule sous le pont de SAINTES 1 par Jean-Pierre Franssens

Les ingénieurs romains se mirent donc à l’ouvrage et nous pouvons constater leurs techniques durables et efficaces au niveau de la conception d’aqueducs.

Tout d’abord trouver les sources et là, sur la rive droite, ils furent gâtés.

Le premier aqueduc (il y en eut 3) construit à la fin du 1er siècle avant J.C, aurait, d’après un archéologue : Jean Louis Hillairet, spécialiste des aqueducs de Saintes et toujours en cours de recherches, nécessité 4 années de travaux et 1100 ouvriers.

 

La première source de captage était située au lieu-dit FontMorillon, à Fontcouverte (6kms à l’est de Saintes). Cet aqueduc comprenait plusieurs ouvrages, le pont des arcs (sur le terrain du golf actuel), le tunnel nommé « les 9 puits »,  (qui en compte treize après recherches !), le pont de Haumont et à l’entrée de Saintes, un siphon.

La voie Agrippa, du nom de son concepteur, Marcus Vipsianus Agrippa, général et politique romain : de -63 avant J.C à -12 avant J.C, pénétrait en cette nouvelle « civitas » devenue première capitale de la Gaule-Aquitaine.

 Mais il fallait traverser le cours de « Carentonus » et là, un notable « santon » romanisé, Caius Julius Rufus, fit édifier les deux arcs du pont en l’an 18, à ses frais. Il était dédié à l’Empereur Tibère, son fils Drusus et son neveu, fils adoptif,  Germanicus.

L’arc est classé au titre de Monument historique par arrêté au 5 juillet 1905.

L’eau coule sous le pont de SAINTES 1 par Jean-Pierre Franssens

 

Les 3 sources……

Le sujet est vaste et toujours en cours, (par la société d’archéologie de Saintes avec J. L Hillairet),  je resterais très modeste en vous amenant par voie d’eau sur notre programme Histoire avec au passage, quelques éléments permettant de cadrer la technicité et les magnifiques ouvrages de ces hommes, Celtes, Santons, Romains, aux environs des 2000 ans.

Ci-dessus, la première source, en l’an 20 avant J.C qui passait la Charente en siphons de plomb après un parcours de 6kms, un débit de 3000m3 jour et son arrivée à la cote 31m, lui permettant de fournir les fontaines et les espaces comme les Thermes que nous retrouvons ci-après.

 

Au début du siècle après J.C, le débit de ce 1er aqueduc s’est avéré très vite insuffisant par rapport a l’extension, je dirais « à la romaine « de Médiolanum », l’élue capitale.

Des nouvelles recherches en sources furent entreprises au Nord.

Par hauteurs, par fissures, ils trouvaient ces sources à des 6 à 8 m en nappes souterraines.

Le niveau  au lieu-dit « la grand font » à Le Douhet, à 12 km de Saintes  étaient à la cote 43 m, et l’aqueduc élaboré arrivait devant Saintes à 35 m soit une pente moyenne pour ce second circuit de 0,67 mm par mètre, et rappelons nous, il s’accroche et se dédouble sur le bois de la Tonne à la sortie du Golf de Saintes après les Arcs. Il fallut donc deux conduits de taille différente, compte tenu que le débit passe de 3 000 à 12 000 m3  par jour. 

Non, je n’ai pas oublié la troisième source : « Vénérand »  se situe entre Fontcouverte et Le Douhet, plus à l’Est, sa cote est de 47m environ, donc bonne pente, et son aqueduc va se raccorder au bois de la Tonne sur celui du Douhet..

Au total l’eau va parcourir 17 km en viaducs, surface couverte, ou en sous-sol en éléments maçonnés de moellons et couverts de dalles plates ou en briquettes en voûtes.

Précisons, comme vous pouvez le constater sur les photos jointes, que de grandes parties étaient creusées a la taille d’homme debout et que pour s’aérer tous les 16 à 32 m, des puits étaient creusés qui permettaient le transfert matériaux et outils et bien entendu, la descente et la remontée des piocheurs et maçons...

Dès lors, l’aqueduc alimentait tout « Médiolanum », fontaines, bassins, villas…..mais aussi, sur la butte au nord, trois thermes, dont il ne reste aujourd’hui que quelques vestiges de Saint Saloine. L’aqueduc resta en service, plus de trois siècles.

Le développement, rive gauche à travers l’artisanat semble avoir été important si on en juge les pièces retrouvées en verrerie, poterie, métallurgie.

La ville va s’étendre jusqu’à 100 hectares et sa population fut supposée de 15 000 âmes, ce qui correspondait au remplissage de l’amphithéâtre construit sous le règne de Tibère et achevé sous le règne de Claude, environ l’an 40 après J.C.

La civilisation romaine a apporté ce nouvel art de vivre, hygiène et hydrothérapie. Un lieu de détente qui jouait un rôle social.

Saint Saloine, édifié sur un hectare environ, a été abandonné au déclin de la ville au IIIème siècle. La partie visible actuellement correspond au « caldarium » ou salle de bains chauds. Une église édifiée sur ce lieu a totalement été détruite et rasée au XVIIIème siècle.

Les thermes de Saint Vivien et de Saint Pierre ont totalement disparus. Seul un modeste mur reste près de la nouvelle église de St Vivien, sur laquelle nous reviendrons.

 

L’eau coule sous le pont de SAINTES 1 par Jean-Pierre Franssens

L’amphithéâtre, achevé sous Claude en l’an 40 a été construit, adossé au vallon appelé : « des arènes ».  Les gradins sont en appui d’un côté et de l’autre ils ont nécessité la construction de murs d’appui. Ce système mixte est à rapprocher de ceux de Pompéi et Fréjus.

Sa dimension est de 126 m grand axe et petit axe 102 m.

L’eau coule sous le pont de SAINTES 1 par Jean-Pierre Franssens

En même temps que la cité, il fut abandonné au cours du III ème siècle car il se retrouvait hors des remparts de protection, que nous découvrirons très prochainement

 

L’eau coule sous le pont de SAINTES 1 par Jean-Pierre FranssensL’eau coule sous le pont de SAINTES 1 par Jean-Pierre Franssens
L’eau coule sous le pont de SAINTES 1 par Jean-Pierre FranssensL’eau coule sous le pont de SAINTES 1 par Jean-Pierre Franssens
L’eau coule sous le pont de SAINTES 1 par Jean-Pierre FranssensL’eau coule sous le pont de SAINTES 1 par Jean-Pierre Franssens

Bientôt, cher lecteur, nous connaîtrons l’extension politique et religieuse de cette ville qui porte bien son nom, avec dès le deuxième millénaire ses édifices, ses monuments et la suite de son histoire qui, j’espère vous passionnera autant que moi…difficile de faire court sur le sujet...alors ? A bientôt !

Jean-Pierre

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